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CENTRAFRIQUE : QUI SONT LES ACCUSATEURS DES SOLDATS FRANCAIS ?

D’après les éditions du 30 avril de nos journaux, au moins 14 soldats français se seraient livrés à des actes de nature pédophile, qualifiés de viols, sur de jeunes garçons africains, en République Centrafrique, au cours de l’année 2014.

Je ne suis pas informé pour juger de la véracité des faits.

Néanmoins, cette affaire m’en rappelle d’autres. Quand, par exemple, lors de voyages en Afghanistan dans les années 2000, j’ai entendu des accusations portées contre les soldats allemands dans le nord du pays, ou contre les organisations humanitaires occidentales à Kaboul. Elles se sont avérées fausses.

Il en était de même quand je me rendais en Afghanistan auprès de la résistance, dans les années 80, pendant l’occupation soviétique. Des radicaux islamistes arabes cherchaient à y flétrir la réputation des médecins des ONG françaises en affirmant qu’ils se livraient à des actes contre nature sur les femmes afghanes.

Aussi, avant de tenir pour sûres les accusations lancées contre les soldats français à Bangui, suis-je prudent. Sans a priori mais afin de se donner les meilleures chances d’évaluer les informations, il faut aussi savoir d’où viennent ces accusations.

Les Nations Unies n’ont fait que diligenter une enquête au printemps 2014. Un de leurs fonctionnaires, Anders Kompass, considérant que l’affaire ne progressait pas assez rapidement, a envoyé le dossier à la justice française en 2014. Pourquoi parvient-elle seulement aujourd’hui à nous ?

Le 29 avril, « The Guardian », journal britannique, faisait un scoop en dévoilant les accusations dans ses colonnes. La rédaction avait reçu un rapport des mains d’une certaine Paula Donovan, co-directrice de l’ONG américano-canadienne « Aids Free World».

« Aids Free World » apparaît à l’origine du rapport accusant les Français. C’est une organisation basée à New York et travaillant à l’information sur le SIDA et sa prolifération dans le monde. Elle a été fondée en 2007 par Paula Donovan, une activiste féministe, tendance idéologique qu’elle partage avec la plupart des membres de la direction.

L’autre cofondateur de l’ONG s’appelle Stephen Lewis. Il appartient à une famille de notables juifs canadiens et a épousé Michele Landsberg, elle aussi activiste féministe et très impliquée dans la pratique religieuse juive réformiste qui intronise des rabbins de sexe féminin.

Lewis, né en 1937, a d’abord cherché à percer dans le monde politique avant de faire une carrière diplomatique puis de servir dans les agences des Nations Unies.

On ne peut exonérer nos soldats de toutes fautes sans une enquête approfondie. Celle-ci est même nécessaire, qu’ils soient coupables ou non.

Néanmoins, il convient aussi de s’interroger sur la crédibilité de « Aids Free World ».

Certes, le couple Lewis jouit d’une réputation de respectabilité dans sa bonne ville de Toronto. Néanmoins, les responsables d’« Aids Free World » peuvent avoir été abusés, leur militantisme offrant un terrain fertile pour la manipulation. Un brin d’antimilitarisme, ajouté à un zeste de très anglo-saxonne francophobie, aura pu faire le reste. L’enfer n’est-il pas pavé de bonnes intentions… d’ONG ?