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à Alain Chevalérias, éditions du Tricasse, 39 rue des Faubourgs, 10130 Marolles-Sous-Lignières
Mettez-vous en bouche avec le premier chapitre :
Nous étions au cœur de l’hiver. Je venais de donner une conférence sur le Moyen-Orient à l’Université de Troyes. Dehors, les branches des arbres dépouillés ressemblaient aux lettres mélangées d’une écriture inconnue. Je reçu la gifle du froid en pleine face quand, à travers mes yeux embués, j’aperçus la silhouette d’un homme s’approchant de moi.
Sous un chapeau aux vastes rebords, il portait une cape sombre. Il s’arrêta à un pas et sa main apparut tenant une feuille de papier pliée en deux. Je vis alors ses lèvres bouger et laisser tomber d’une voix rugueuse :
« Je vous en prie, venez me voir demain à midi à cette adresse… »
Je n’avais pas eu le temps de répondre que le bonhomme avait déjà filé. Je me retrouvais sur le trottoir, me sentant un peu bête avec mon bout de papier entre le pouce et l’index.
L’inconnu avait mis un accent de supplication dans sa demande. Interloqué, sur le billet je lus un nom de rue, la rue de la Cité, et un numéro, le 7.
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J’avais d’abord hésité, me demandant face à quel illuminé je pouvais me retrouver. Parfois, on voit des gens étranges dans cette activité de conférencier. Puis je me dis que je n’avais rien à perdre. Avouons-le, la curiosité me titillait.
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Dans le quartier de la cathédrale, la rue de la Cité traverse la partie la plus ancienne du vieux Troyes. Les venelles étroites et les maisons à colombages sur deux ou trois étages y rappellent le passé moyenâgeux de cette vieille cité champenoise.
Je m’arrêtai devant une porte au bois délavé par le temps. Dans l’immeuble d’à côté, un salon de thé éclatait de modernité avec ses tables en formica. Franchissant le pas du numéro 7, la bâtisse de mon rendez-vous, j’eus l’impression fugitive de pénétrer dans un ailleurs. En plus insaisissable, la perception ressentie en passant d’un champ en plein soleil à l’ombre oppressante d’une forêt.
J’escaladai des marches fatiguées aux planches disjointes. Me retrouvant tâtonnant dans la pénombre du premier étage, soudain une porte s’ouvrit devant moi. Je sursautai puis reconnus la voix de la personne rencontrée la veille.
J’entrai dans un appartement étroit, encombré de coffres et de malles de cuir. Une odeur de plantes séchées saturait l’atmosphère. Au fond de la pièce, seule source de lumière, pas plus grande qu’une lucarne, une fenêtre laissait entrevoir la cathédrale emprisonnée dans les échafaudages des travaux de réfection.
L’étrange bonhomme gardait son chapeau vissé sur la tête. Sans même me tendre la main, il me fit asseoir à une table placée dans l’éclairage de l’ouverture. Je découvris son visage : sa peau grise parcourue de fines rides, son nez aquilin et ses yeux d’un bleu troublant. Une jeunesse éternelle semblait s’y concentrer quand tout, dans son apparence, dénonçait un homme arrivé à un âge avancé.
Presque inconvenant, un ordinateur trônait sur la table. Remarquant mon regard surpris, mon hôte se crut obligé d’expliquer :
« Il nous sert à commercialiser les plantes médicinales dans notre métier d’herboriste…
Je ne pus retenir ma question :
– Qui, nous ?
– Appelez-moi Le Transmetteur…
Il parlait lentement, détachant ses syllabes pour mieux se faire comprendre. Sa prononciation ressemblait à celle des villageois de terroirs isolés de Champagne. Elle me rappelait aussi le parler de certains Canadiens des campagnes retirées du Québec.
Il continua :
« J’appartiens à un ordre ancien, un ordre dont notre pays a perdu la mémoire… »
Il se tut quelques secondes, comme pour s’assurer de mon attention. Puis, posant des mains jaunes ivoire sur la table, il poursuivit :
« Notre ancienneté remonte aux Celtes, aux Gaulois si vous préférez…
Ses yeux me pénétraient cherchant à détecter un signe de scepticisme.
– Après des siècles de silence, reprit-il, nous pensons le temps venu de révéler le passé prestigieux de nos ancêtres, les peuples de langue celtique. Nous avons pensé à vous pour ce travail.
– C’est celui des historiens, pas d’un journaliste, répliquai-je, craignant de me faire embarquer dans des histoires à dormir debout.
– Vous avez raison, mais nous souhaitons le regard d’un novice, quelqu’un qui ne soit pas influencé par les théories des universitaires.
– Mais à quel titre puis-je parler d’un sujet dont j’ignore presque tout ? »
Les mains de l’inconnu disparurent sous la table pour en ressortir avec peine un livre, que dis-je, une sorte d’énorme grimoire, ressemblant aux ouvrages alignés dans les bibliothèques anciennes. Une épaisse couverture de peau usée le protégeait, laissant voir sur la tranche l’empilement des parchemins.
.« C’est l’histoire d’une grande reine qui vivait dans la région de l’actuelle Troyes, plus de quatre siècles avant la conquête romaine… » Lâcha l’inconnu sur un ton un peu pompeux.
Pas très convaincu, je rétorquai :
« Je croyais que les Gaulois n’avaient pas d’écriture !
L’homme eut un sourire, le premier que je lui visse.
– C’est pourquoi le texte est écrit en grec. Vous comprendrez en le lisant… »
Le lire ! Pensai-je, je ne parle pas un mot de la langue d’Onassis.
Avec délicatesse, l’homme poussa alors le manuscrit vers moi. D’un hochement de la tête, il m’encouragea à l’ouvrir. La couverture portait gravé dans la matière un triskèle, symbole celtique mêlant trois cercles en mouvement. Entrouvrant l’ouvrage, l’odeur du cuir mêlée à celle des encres m’effleura les narines. J’avais beau jouer les esprits forts, je ressentais quelque chose de magique dans tout ça.
Au toucher, les feuilles de parchemin étaient à la fois soyeuses et rigides. Sur deux colonnes, s’alignaient des caractères grecs d’un alphabet remontant à ne pas s’y tromper à l’antiquité. Je ne savais que penser. A nouveau, un sourire illumina le visage de mon vis-à-vis. Comme hypnotisé, j’avais passé un long moment à feuilleter l’ouvrage. Dehors, le jour arrivait à sa fin…
« Le Transmetteur », comme il se désignait, m’affirma :
« Nous vous apporterons le manuscrit chez vous dès demain. Réfléchissez. Nous aimerions le voir utilisé pour révéler à la connaissance de nos contemporains l’histoire de la reine Sékouana. A vous de voir…
– Mais vous n’avez pas même mon adresse !
Il eut un petit rire saccadé.
– Soyez sans crainte. Vous n’êtes pas un inconnu pour nous… »
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* *
Le jour suivant, comme promis, d’allure ordinaire, un individu âgé d’une quarantaine d’années frappa à ma porte. Il ouvrit le coffre d’une Renault Clio un peu fatiguée et, avec des gestes de prêtre officiant devant l’autel, me livra l’objet protégé dans une caisse en bois. Puis il s’esquiva refusant de répondre à mes questions.
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* *
D’abord désorienté, je décidai de faire expertiser le volume. Pour faire court, un spécialiste des manuscrits anciens l’estima écrit au XIVe siècle, à la matière du parchemin et aux encres utilisées. Un maître du grec de l’antiquité s’étonna de trouver employé aussi tardivement un alphabet en usage à l’époque de Périclès et remontant au Ve siècle avant Jésus-Christ. Il émit l’hypothèse qu’il s’agissait d’une copie, lettre par lettre, d’un document beaucoup plus ancien. Fasciné par le document, il accepta de le traduire en français.
Ce travail fait, nous décidâmes tous deux d’un commun accord de mettre l’objet à l’abri des vols et des dégradations, tant sa valeur nous parut considérable. Puis, armés du texte en français, nous nous rendîmes chez un ponte de l’archéologie celtique.
Celui-ci manifesta lui aussi sa surprise : « Comment, s’exclama-t-il, un manuscrit rédigé au XIVe siècle pourrait-il contenir des informations sur les Gaulois que l’on ignorait à l’époque ? » Il accepta alors d’analyser les informations contenues dans cette étrange biographie.
Quelques semaines plus tard, abasourdi, il nous confessa :
« Je n’ai jamais rien lu de tel. On dirait bien un texte écrit il y a deux millénaires et demi. Pour être honnête, contre toute raison, j’en suis même convaincu… »
*
* *
J’ai alors décidé de faire publier l’ouvrage. Il fallait néanmoins le rendre compréhensible pour un lecteur du XXIe siècle. Cela sans en déformer le sens. Je décidai aussi d’ajouter une carte et un lexique.
Après l’entrevue de la rue de la Cité, à Troyes, Le Transmetteur me rendit visite à plusieurs reprises. Il suivait mes travaux avec attention, ajoutant un détail ici où là. Il révélait une connaissance surprenante des us et coutumes du quotidien des anciens Celtes. Puis j’ai rencontré d’autres membres de ce qu’il appelait l’Ordre.
Loin de se confiner à nos campagnes et à des activités agrestes, plusieurs d’entre eux occupaient des fonctions enviables dans la société. Petit à petit je découvris ce qu’il faut bien appeler une société secrète dont les origines, à en croire ses affiliés, remontaient aux druides de l’antiquité. La confiance se renforçant entre eux et moi, nous allions avoir d’autres occasions de travailler ensemble. Nous avons cependant rencontré des obstacles inattendus. Mais c’est une autre histoire dont je vous conterai un jour les étrangetés…
Lisez d’abord les mémoires de Sékouana, reine née dans le clan des Tricasses au VIe siècle avant Jésus-Christ. Ce clan gaulois peuplait alors la région de l’actuelle ville de Troyes. Il avait bâti sa cité dans ce que l’on appelle aujourd’hui le haut du « Bouchon de Champagne ». L’espace à l’intérieur d’une boucle de la Seine, refermé par un canal qui fait une île du quartier de la cathédrale.
Nous laissant un témoignage de ce passé lointain, Sékouana éclaire aussi l’un des mystères de cette époque. Pendant cinq siècles, les Celtes avaient vécu sous la loi de princes autocratiques. A partir du VIe, le système politique commença à s’effondrer pour laisser place à des gouvernements aristocratiques de notables. C’est le comment et le pourquoi de cette mutation que vous découvrirez. Les fondements aussi de la première révolution de notre histoire.
Dans le texte présenté au lecteur, j’ai parfois inclus, entre parenthèses, la traduction française des mots en langue celtique écrits eux phonétiquement en lettres grecques dans le manuscrit. A part cela, pour rendre la lecture plus aisée, je n’ai procédé qu’à d’infimes changements à la traduction du grimoire qu’a vérifiée Le Transmetteur. J’ai surtout essayé, par le choix des termes, de rester le plus proche possible de l’esprit de la princesse Sékouana. A cette fin, il m’est arrivé de discuter longuement avec le traducteur pour trouver les formulations les plus appropriées.
Il arrive que, passées à travers la langue grecque, on retrouve des expressions celtiques ressemblant à celles dont nous usons encore aujourd’hui en français. J’ai préféré les laisser telles quelles. Car, sans le savoir, encore aujourd’hui, nous utilisons un idiome qui a gardé des traces de la langue parlée autrefois par les Gaulois.
Restait un problème. A aucun moment, dans le manuscrit originel, les termes « Gaulois » ou « Celte » ne sont employés. Pour désigner cette population, la narratrice utilise les mots « peuples » ou « tribus de notre langue ». J’ai là encore décidé de respecter sa manière de faire, le nom « Celte » et le mot « Gaulois » étant sans doute plus gréco-romains qu’authentiquement celtiques.
Je sais ce que les propos d’une femme qui a vécu presque 3000 ans avant nous peuvent avoir de surprenant. D’abord parce que nous sommes habitués à ce que des hommes tiennent le rôle de chroniqueurs, laissant à la postérité leurs propres perceptions et interprétations des événements historiques. Aussi trouverez-vous dans les pages qui suivent une vision souvent féminine du monde. Cela devrait en interroger quelques-uns.
Je comprends aussi que certains passages puissent choquer nos contemporains. Mais je me suis refusé à lisser l’image de nos ancêtres. J’ai préféré l’authenticité du texte. Il faut l’admettre, les temps ayant changé, nos conditions de vie et notre éthique ont évolué. Notre sensibilité aussi, même si nous ressemblons encore beaucoup à ces anciens Celtes, ou à ces défunts Gaulois, selon votre goût.
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« C’est l’histoire d’une grande reine qui vivait dans la région de l’actuelle Troyes, plus de quatre siècles avant la conquête romaine… »
Alors comme peut-elle être gauloise … je veux en savoir plus.
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Vous faites une observation correcte qui prouve votre érudition. Ce sont les Romains qui ont usé du mot « Gaulois » pour désigner les Celtes. Le mot « celte » est pour sa part d’origine grecque. Bien sûr, vous savez cela mais tout le monde ne le sait pas. C’est pourquoi, dans la couverture de l’ouvrage, nous avons fait référence aux deux mots, « Celte » et « Gaulois ». Le but étant, sans faire de longs discours, de toucher tous les Français curieux de leurs origines. Dans le livre, la princesse Sékouana parle, pour désigner les Celtes, « des peuples de notre langue ».
Pour le paiement, nous n’avons pas Paypal. Je vous suggère de nous envoyer un chèque de 22 € à Editions du Tricasse, 39, rue des Faubourgs, 10130 MAROLLES-SOUS-LIGNIERES.
Merci de votre message.
Bonsoir,
j’ai lu dans le journal la Montagne le titre de votre livre.Est ce que je peux le trouver en librairie Cette saga me semble prométteuse … les sites druidiques de ma région (le bourbonnais) m’ont toujours inspiré…….
Marie-Evelyne,
Si vous pouvez faire parvenir la copie de l’article à mon éditeur, je vous en serai reconnaissant. Pour recevoir le livre, le mieux est d’écrire à:
Editions du Tricasse
39, rue des Faubourgs
10130 MAROLLES-SOUS-LIGNIERES
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Je pense que vous allez vous régaler puisque vous aimez nos souvenirs et traditions celtiques.
Cordialement.