Sleeping Giants s’attaque aux fake news… avec hypocrisie
L’opération est partie des États-Unis à la suite de l’élection de Donald Trump en 2016. Des individus de gauche ont estimé la victoire de leur adversaire le résultat de la propagation de fausses nouvelles, des « fake news », sur Internet. Ils ont alors décidé, pour paralyser ces sites, de s’en prendre à leurs subsides, les publicités dont ils vivent. Ces gens, qui travaillent dans l’anonymat, se sont donné le nom de « Sleeping Giants », les « Géants endormis » en français.
Breitbart News, média Internet visé…
Le premier de leur objectif a été Breitbart News, le media créé par Steve Bannon, un moment conseiller de Trump à la Maison Blanche et l’un de ses soutiens les plus actifs pendant la campagne.
Mais comment toucher un media Internet ?
Il faut savoir ces structures dépendant d’un système de publicité dite programmée. Pour faire simple, des robots publient sur les sites les plus fréquentés les publicités de leurs clients. Parmi ces derniers figurent tous les poids lourds de l’industrie de consommation comme Coca-cola ou McDonald’s. En échange, les sites porteurs de ces annonces publicitaires reçoivent un léger dédommagement à chaque visite d’un internaute. Pour ceux jouissant d’un nombre de consultations important, comme Breibart News, c’est le jackpot.
En attaquant ses revenus publicitaires.. des entreprises retirent leurs pubs
Les Sleeping Giants ont donc approché un par un les patrons des entreprises qui financent, parfois sans le savoir, Breitbart News. Ajoutant quelques mots susurrés, sur l’effet pernicieux qu’aurait la divulgation de leur soutien au site de Bannon auprès du grand public, les démarcheurs des Sleeping Giants ont vite obtenu de ces prudents patrons le retrait de leurs pubs de Breitbart News. Il y a un mois, nos Géants, pas si endormis que ça, annonçaient que 2500 entreprises avaient retiré leurs annonces.
Mais quels arguments présentent les Sleeping Giants ? Ils disent ouvertement s’attaquer aux sites qui promeuvent « la bigoterie, le sexisme et le racisme ». Mais où cela commence-t-il ? « Les réseaux tels que Breitbart, affirment-ils, constituent une véritable menace pour les sociétés ouvertes et le discours démocratique ».
On comprend, un peu comme les Bolchéviques, les goulags en moins, ils ont le monopole de la vérité et sont à eux seuls la démocratie.
Nous ne défendons pas Breitbart, mais la liberté d’informer. Si d’aventure des propos mensongers ou enfreignant la loi sont publiés sur son site, il serait plus « démocratique » de l’attaquer en justice.
Liberté de la presse contre les fake news ?
Bien sûr, il y a les fameuses « fake news ». Nous en voyons fleurir dans des médias classés à l’extrême droite, accompagnés parfois d’idées que nous ne partageons pas. Mais il en surgit aussi sous la plume de structures gauchistes, sionistes ou communistes sans que personne, pas même nous, ne demande pour autant leur fermeture. La démocratie, faut-il le rappeler, laisse à chacun le droit d’avoir « sa » vérité, dans les limites de la décence et de la bonne foi. Du moins en théorie…
Un mouvement qui s’étend
Nous nous inquiétons car le mouvement des Sleeping Giants s’étend. Les « conservateurs », de leur propre aveu, sont devenu leur cible avec « The rebel Media » au Canada. En France, ils ont lancé une campagne contre « Boulevard Voltaire », le site de Robert Ménard.
Reste une question d’importance : qui sont les Sleeping Giants ? Agissant sous le couvert de l’anonymat, ils sont protégés par le secret. Une fois encore, on perçoit la dangerosité, pour la démocratie, des individus organisés en sociétés secrètes.