Le 11 février, un nouveau gouvernement nous tombait sur la tête. Enfin, nouveau jusqu’à un certain point : le Premier ministre ne change pas. Sur 39 membres, seulement 13 sont des arrivants, en outre surtout parmi les secrétaires d’État. Un détail semble-t-il important aux yeux de nos décideurs, on compte exactement 19 femmes pour 19 hommes. Un véritable gouvernement de parité, comme on dit, même si le CV de certaines de ces dames apparaît bien peu étoffé à la rubrique « activités professionnelles ». Nous avons aussi relevé la participation de neuf membres du corps enseignant, allant du simple instituteur et directeur d’école primaire, pour Jean-Marc Todeschini, jusqu’au maître de conférence, dans le cas de Patrick Kanner, en passant par le prof d’allemand, métier exercé par Jean-Marc Ayrault. Quand même neuf enseignants sur un gouvernement de 39 membres, cela fait 25% des effectifs. Comme si certains éléments de cette profession n’en avaient pas déjà assez fait en démolissant l’Éducation nationale !
On ne compte que cinq nouvelles têtes parmi les ministres : Jean-Marc Ayrault, Jean-Michel Baylet, Emmanuelle Cosse, Jean-Jacques Urvoas et Audrey Azoulay. Encore en est-il deux bien connues : Ayrault, ancien Premier ministre de François Hollande, et Azoulay qui exerçait pour ce dernier des fonctions de conseiller.
Pourquoi ces menus changements ? Bien sûr, il fallait remplacer Christiane Taubira. Hollande ne pouvait surtout pas garder Laurent Fabius. Au détour d’un article, le très informé « Actualité Juive » nous explique la raison de l’évincement de Fabius et de la promotion d’Ayrault : « Jean-Marc Ayrault devrait accorder davantage d’attention au dossier européen que son prédécesseur qui avait fait du Moyen-Orient et de la conférence-climat ses priorités, avec une réussite variable ».
En clair, pour « Actualité Juive », Fabius se mêlait de ce qui ne le regarde pas, le Moyen-Orient. Il est vrai qu’il avait promis de relancer le dialogue israélo-palestinien et menacé de reconnaître l’État palestinien si ses démarches n’aboutissaient pas. On a compris, Ayrault, plus souple, a reçu la consigne de ne plus embêter les Israéliens avec ce dossier qui sent le soufre.
« Actualité Juive » va plus loin. « Si les efforts de M. Fabius ont contribué à sceller un accord sur le programme nucléaire iranien et sur la lutte contre le réchauffement climatique, sa position dans la crise syrienne – « ni Assad, ni Daech » – a été contestée pour son irréalisme et a fini par être battue en brèche par l’exécutif dans les derniers mois de l’année 2015 ».
Sur un ton neutre, l’hebdomadaire de la communauté parle de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran. Or, avec l’État hébreu dont il soutient systématiquement les positions, il a critiqué avec véhémence la conclusion de ce dossier. En revanche, l’attaque est claire quant à la politique syrienne menée par Fabius au nom de la France. L’option « Ni Assad, ni Daech » est présentée comme « irréaliste ». Pour les Israéliens comprenons-nous. Mais cela semble aussi annoncer un changement de la politique de la France en Syrie.
Concernant les Israéliens, tout d’abord, les naïfs s’étonneront de leur choix. Ne pas soutenir la politique « Ni Assad, ni Daech » revient à choisir l’un contre l’autre. Un soutien à Daech apparaissant impossible, on conclut aisément que la solution préconisée consiste à s’allier à Bachar contre Daech. Comme par hasard la stratégie proposée par la Russie.
Pour lire la suite dans » L’Echelle des Valeurs et la Lettre de Pierre de Villemarest «
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