« La ballade du pendu » de François Fillon

Chaque jour, presque, la presse nous dévoile une nouvelle affaire Fillon. Les accusations sont souvent anodines: un costume par-ci, de fructueuses conférences par-là. Qu’importe qu’il n’y est rien d’extraordinaire, si l’on compare le parcours de l’ancien Premier ministre à celui des autres hommes politiques. Le but est semble-t-il atteint: on ne parle plus que des affaires Fillon, pas de son programme, et, surtout, étalant des liasses d’euros on attise l’envie de tout un peuple. Rappelons-nous comment tout cela a commencé: les salaires de Pénélope Fillon…

 

François Fillon et le Penelopegate

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Pénélope et François Fillon. Malchance ou acharnement? Depuis qu’il était donné favori à la présidentielle, les ennuis judiciaires le poursuivent.

Dans ce dossier, plusieurs points suscitent la perplexité.
Le premier concerne le fond de l’accusation. Nous sommes un peuple de combinards, de plus assujetti à des lois complexes. Pris entre le désir de nous soustraire à l’excès de législation et l’incompréhension de celle-ci, quand nous pouvons, nous nous en affranchissons.

Les juges, une caste politisée et intouchable

Bien sûr, nous nous réjouissons, assez bassement, quand l’un de nos élus se voit épinglé au nom d’une de ces lois. Au fond de nous, nous l’en imaginons coauteur et quelque part puni de ses mauvaises manières. En fait, sans nous en rendre compte, nous saluons alors l’impitoyable oppression montante d’une caste politisée de juges qui, de plus en plus, tiennent la société à la gorge sans ne rien risquer eux-mêmes. On le voit, quand certains de ces hommes de robes condamnent des innocents et échappent pourtant à toutes sanctions.

Déjà, deux aspects de notre conception de la vie citoyenne sont en cause. Mais allons plus loin. Fillon n’a pas volé l’enveloppe avec laquelle il a payé sa femme ! Il ne lui est même pas interdit de rémunérer ses proches avec cette indemnité attribuée à tous les députés. Simplement, à entendre les parangons de vertu, moins sourcilleux quand il s’agit de leurs petites frasques, sa femme n’aurait rien fait en contrepartie de ces salaires. Étrange comme la gauche, aussi pleine de considération pour le travail des plébéiennes femmes au foyer, n’a que mépris pour celui de Pénélope, dans le cas peu probable où sa collaboration laborieuse avec le candidat se serait arrêtée là.

Député, un métier difficile

On peut brocarder les députés pour leurs absences à l’Assemblée mais quiconque a côtoyé des hommes politiques, toutes tendances confondues, sait que c’est un métier difficile, épuisant même. Qui, de surcroît, impose des contraintes à la famille, souvent un véritable asservissement à domicile de l’épouse à la carrière de son mari. Plus étonnant, le scandale n’aurait pas éclaté si Fillon, comme beaucoup de parlementaires, avait fait de son assistante sa maîtresse. Cela en dit long sur nos contradictions.

Le coiffeur de François Hollande trois fois mieux payé que Pénélope Fillon…

Certains estimeront en revanche le montant de plus de 3 600 € par mois excessif. C’est pourtant ce que reçoivent plusieurs collaborateurs de députés, y compris de gauche. Et si c’est exagéré, il conviendrait de se demander ce qu’il en est des salaires de plusieurs millions d’euros par an versés à certains patrons du CAC 40.

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L’ex-directeur de la Revue des deux Mondes a été entendu comme témoin dans l’affaire Fillon

 

Il est vrai, pour assurer l’attaque, le ou les délateurs parlent aussi d’emplois fictifs pour un autre député et pour la publication« La Revue des Deux Mondes ». Évitons de parler de ce que nous ne savons pas. Fillon et sa femme sont assez grands pour s’expliquer.

Fuite des informations et passivité des services publics

Néanmoins, qu’il nous soit permis de nous interroger sur l’origine des informations. Leur précision et la diversité des emplois concernés donnent à penser qu’elles pourraient provenir de l’administration des impôts. En clair, qu’un employé de ces services a agi par animosité contre Fillon, sans doute suite à sa promesse de réduire de 500 000 les effectifs des fonctionnaires.

Le procédé n’est pas nouveau en France. Nous sommes néanmoins en droit de nous étonner de la passivité des services publics quand une information qui pourrait provenir de l’administration est diffusée afin de nuire. Voire « à des fins personnelles », jouant sur les mots, comme dans le cadre « d’abus de biens sociaux ». Faut-il le rappeler ! Les biens et informations aux mains des fonctionnaires ne leur appartiennent pas. Ils sont le bien commun !

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