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Fascisme aux États-Unis? Madeleine Albright hurle au loup

Danger fasciste aux Etats-Unis selon Madeleine Albright Donald Trump ferait peser le danger du fascisme sur les Etats-Unis

Madeleine Albright, ancienne secrétaire d’Etat et autrefois ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, vient de publier un livre : « Fascism : a warning » (« Fascisme : un avertissement »). Son ouvrage apparaît en fait comme un réquisitoire contre Donald Trump. Sans prendre la défense de ce dernier, les propos tenus par la Dame de fer américaine sont néanmoins un peu excessifs. Il convient de se souvenir avec quelle fureur (pardon le mot m’a échappé) elle a poussé à la guerre contre la Serbie en 1999.

Sa définition du fascisme…

Il lui fallait néanmoins définir le terme « fascisme » pour inclure Trump dans sa problématique puisque, de près ou de loin, il n’a jamais appartenu à un parti de cette obédience.

Couverture du livre "Fascism a warning", Le Fascisme, un avertissement par Madeleine Albright

Couverture du livre , Le Fascisme, un avertissement

« Un fasciste, dit-elle, est quelqu’un qui prétend parler au nom de toute une nation ou de tout un groupe, il est totalement désintéressé des droits des autres et il veut utiliser la violence ou n’importe quel autre moyen nécessaire pour atteindre les buts qu’il vise ».

réquisitoire contre Trump

Nous ne sommes pas sûrs que cette définition corresponde bien à Trump, finalement un sanguin sans idéologie, sinon celle de l’Amérique traditionnelle, qui hésite entre pragmatisme et coups de tête.

En revanche, nous voyons cette caricature de personnalité bien correspondre pour les leaders communistes et, certes, fascistes. Mais aussi, avouons-le pour un homme comme Benyamin Netanyahou. En effet, quand nous lisons le fasciste « totalement désintéressé des droits des autres » et voulant « utiliser la violence  (…) pour atteindre les buts qu’il vise », on ne peut s’empêcher de penser au Premier ministre israélien et à sa conduite à l’égard des Palestiniens.

Sans doute Madeleine Albright n’a-t-elle même pas pensé à la portée de son propos. Normal : comme le dit la Torah et le répète l’Évangile : « Tu vois la paille dans l’œil de ton voisin mais pas la poutre qui est dans le tien ».

Maintenant, quant à parler d’un danger fasciste aux États-Unis, dans le sens politique du terme, c’est ridicule. Le fascisme passe par la confiscation des trois pouvoirs identifiés (législatif, exécutif et judiciaire) par un homme ou un parti. Les institutions existant aux États-Unis ont montré leur capacité de résistance. Y compris avec Trump qui se voit obligé de composer avec elles.

En clair, Madeleine Albright, membre de l’intelligentsia américaine, surtout de la Commission trilatérale et du CFR (Council on Foreign Relations) est une mondialiste confirmée. Ce n’est pas le fascisme qui lui fait peur mais le risque que sa caste perde son influence sur le reste du monde.

Notre sort se joue aussi en Syrie

Nous l’avons déjà dit, la guerre en Syrie ne se limite plus, depuis longtemps, à deux belligérants. Elle est tripolaire et, de plus, compliquée par l’intervention de nombreux intervenants extérieurs : l’Iran, la Turquie, le Qatar, et autres pays arabes, la Russie et les États occidentaux. Sur trois camps, deux sont infréquentables :

Celui de Daech (le dit État islamique) et celui du régime de Damas, dirigé par la famille Assad. Ces deux camps ont tellement commis d’atrocités, que les laisser s’emparer du pouvoir ou le conserver en Syrie revient à livrer le peuple de ce pays à des bouchers.

Reste le troisième camp, que l’on identifie à l’ASL (Armée syrienne libre), formée de déserteurs de l’armée régulière et de volontaires, souvent des jeunes gens dont les amis et les proches sont morts sous les balles du clan des Assad pendant les manifestations pacifiques de 2011.

Dieu sait que nos médias et la télévision du Qatar, Al Jazeera, avaient alors célébré le courage et la légitimité de ces jeunes Syriens en quête de « démocratie » [même si nous leur en offrons chez nous un modèle essoufflé]. Quelques aides ont été accordées pour les soutenir dans ce qui est devenu une guerre civile. Elles ont été trop souvent détournées par des chefs politiques peu scrupuleux, plus soucieux de s’enrichir que de fournir le nécessaire aux combattants *.

Résultat, sur le terrain, les unités de l’ASL manquent de munitions et même de nourriture. Quelques-unes survivent évitant le contact avec l’ennemi faute de pouvoir combattre. D’autres ont cédé à la tentation et sont passées avec armes et bagages aux côtés de Daech qui leur donne tout ce dont ils ont besoin grâce à l’argent du pétrole volé dans les zones de production. L’Occident et les pays arabes sont largement responsables de la dégradation de la situation. Conséquence perceptible : on tend à croire chez nous qu’il n’y a plus que deux camps. Vision de la réalité qui sert Bachar Al-Assad et ses sbires, les faisant passer aux yeux de certains pour des partenaires acceptables.

SI NOUS LAISSONS FAIRE…

Si nous laissons faire, nous assisterons à une bipolarisation totale du conflit syrien. L’ASL et ses relais politiques disparaîtront, absorbés par Daech ou par le pouvoir. La Syrie sera réduite à deux entités, l’une gouvernant à l’ouest, avec à sa tête Damas, l’autre à l’est, dominée par les radicaux islamistes.

Les Syriens auront perdu toute chance de retrouver une vie normale. Des deux côtés, il leur faudra accepter la dictature. En revanche, Daech et Damas sauront trouver un accord, fut-il temporaire, pour se partager le pays. Les prédateurs ont toujours su se ménager entre eux pour survivre.

Dans un tel cadre, pas d’espoir pour les réfugiés de rentrer au pays. Ils demeureront donc un poids pour les pays voisins : la Turquie, la Jordanie et principalement le Liban. L’expérience vécue avec les Palestiniens devrait pourtant nous servir de leçon : la colère engendre la violence et le faible, pour répondre, recourt le plus souvent au terrorisme.

À cela s’ajoute un autre problème, la tension montante entre sunnites et chiites, entre les Arabes et l’Iran. Nous avons droit à une avant-première au Yémen, quand nous voyons les Arabes former une alliance et lancer une offensive contre les chiites Houthis qui ont pris le pouvoir à Sanaa, par la force, à la majorité sunnite. Que ce scénario prenne place en Syrie et nous assisterions à une collaboration de fait entre Daech et un nombre croissant de pays arabes : simplement pour contrer les chiites et parce que l’ASL ayant été absorbée par ses deux adversaires, il n’y aurait plus d’autre partenaire sur le terrain auquel s’allier.

S’estimant menacé, l’Iran risquerait d’intervenir massivement aux côtés de ses alliés. À cela près que ce pays se verrait surclassé militairement, le rapport de forces jouant contre lui (voir l’encadré). Risquant ses dernières cartes, avec sa marine, il bloquerait l’entrée du Golfe arabo-persique, par où transite 40% du pétrole que nous consommons. L’Europe serait prise à la gorge et obligée de soutenir les Arabes pour assurer les approvisionnements en or noir. Nous entrerions alors dans une conflagration internationale…

Pour lire la suite de cet article demandez l’Echelle des Valeurs  d’avril 2015.

Ce numéro sera envoyé en échange de 2 timbres.

Ecrire à:

Alain Chevalérias
39, rue des Faubourgs
10130 Marolles sous Lignières

 

* À titre d’exemple, un responsable qui avait reçu un chèque d’un pays arabe a immédiatement « investi » l’argent dans l’achat de deux restaurants à Dubaï.