Ziyed Ben Belgacem, auteur de l’attaque à l’aéroport d’Orly

Notre opinion sur  Ziyed Ben Belgacem, l’auteur de l’attaque du 18 mars à l’aéroport d’Orly

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Ziyed Ben Belgacem, 40 ans, auteur de l’attaque à l’aéroport d’Orly

Ziyed Ben Belgacem est très certainement un délinquant entré dans une ultime spirale de violence. La revendication islamiste proférée avant sa mort ressemble à une recherche d’absolution divine pour ses fautes. Son état d’esprit au moment de l’attaque ne peut être compris que sous le prisme d’une radicalisation islamiste, fût-elle de circonstances.

Ce diagnostic n’est pas rassurant car il suppose que d’autres délinquants puissent emprunter la même voie de radicalisation.

La relation avec les radicaux islamistes en prison

François Molins, le procureur de la République de Paris, a dit au cours d’une conférence de presse Ziyed Ben Belgacem « repéré comme radicalisé à l’occasion d’un passage en détention au cours des années 2011-2012 ».

Délinquant connu pour des vols avec effraction, il était donc tombé sous l’influence des radicaux islamistes qui gouvernent les populations carcérales au corps défendant des autorités pénitentiaires.

L’acte déclencheur de la panique

Retrouvant la liberté, Ziyed Ben Belgacem était néanmoins retourné à son ancien mode de vie. Aussi, une perquisition administrative à son domicile en novembre 2015 n’avait-elle pas permis de détecter de signes inquiétants.

Il semble qu’un contrôle routier à Garges-lès-Gonesse ait déclenché le processus mortel. Sans doute pour s’échapper et éviter d’être identifié en raison du contrôle judiciaire dont il était l’objet, Ziyed Ben Belgacem a tiré sur les policiers avec son arme : un pistolet à grenailles. Il savait son acte grave, mais il en a surestimé l’importance croyant sans doute avoir tué un représentant des forces de l’ordre.

Nous étayons notre raisonnement sur l’appel envoyé à son père après ce premier incident. Celui-ci rapporte  Ziyed Ben Belgacem lui ayant dit : « Je te demande pardon, j’ai fait une connerie avec un gendarme (…) Au revoir papa, je te demande pardon ». Le père affirme à propos de son fils : « Jamais il ne fait la prière : il boit ». On en conviendra, c’est un étrange islamiste. Si nous n’avions pas rencontré d’autres cas identiques, nous douterions de la parole du malheureux père.

Entre parenthèses, il faut remarquer la bonne réaction de ce dernier : il est ferme à l’égard de son fils et ne le soutient pas. Au contraire, il court au commissariat pour informer l’autorité qu’un drame se déroule.

Mais ces quelques mots, repris dans l’échange très court entre le père et le fils, apparaissent très importants pour plusieurs raisons. Ils  révèlent Ziyed Ben Belgacem affectivement dans la norme, d’une part, et conscient des repères entre « le bien et le mal », d’autre part. Même s’il parle sur un mode agité sous l’emprise du stress. Il accomplira donc son action à Orly, peut-on présumer, en toute conscience.

Mais, alors, comment a-t-il basculé vers un achèvement aussi dramatique ?

Les fausses valeurs islamistes pour repère

Le sentiment d’avoir commis l’irréparable et de risquer une lourde peine de prison ont certainement joué un rôle. Cependant, on sait aussi qu’il s’est rendu dans un bar de Vitry-sur-Seine où il avait ses habitudes. A l’opposé donc de Garges-lès-Gonesse par rapport à Paris. Nous ne savons pas en outre s’il a échangé une ou des conversations téléphoniques avec ses anciens amis islamistes.

En revanche, avec assurance, nous pouvons dire qu’entre Garges-lès-Gonesse et Orly, de sa propre initiative ou à l’invitation d’une ou de plusieurs autres personnes, Ziyed Ben Belgacem a retrouvé les repères de la logique islamiste radicale.

Reconstruisons le processus. L’homme est paniqué. Il craint la prison, pire la mort sans doute au cours d’une poursuite. Il est alors psychologiquement fragile. De lui-même où sous l’impulsion « d’amis », il s’interroge sur son devenir après le trépas. Ses valeurs religieuses remontent à la surface. Il voit sa vie un long parcours de fautes, une accumulation de « péchés », comme il dit dans son discours religieux. Il a besoin de pardon divin.

La quête du pardon divin

Il entre alors dans la logique islamiste radicale : le pardon il le lui faut par le sang, celui des victimes et le sien propre. Purifié, il annulera ainsi toute une vie de débauches.

Pourquoi le choix d’Orly ? Il sait les soldats patrouillant en permanence dans l’aéroport. Il agit dans l’urgence. Sans préparation. Repérant une femme soldat, il la pense moins forte, moins déterminée aussi. Il se jette sur elle, braque son pistolet sur sa tempe et prend le Famas qu’elle porte. En même temps, il hurle : « Posez vos armes, mains sur la tête, je suis là pour mourir par Allah. De toute façon, il va y avoir des morts ».

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Ziyed Ben Belgacem, fin de cavale

 

Il a signé son action. De fait, il va mourir. Mais grâce au sang froid de nos militaires, personne ne l’accompagnera dans son tragique voyage.

Ce qu’il faut conclure

Plus dangereux que les groupes radicalisés, pour leur part plus facilement détectables, il existe aussi des gens qui peuvent « se déclencher » à la suite d’un incident. Un peu comme si un logiciel pirate endormi en eux, le logiciel islamiste radical, se mettait en action. La prison peut apparaître comme le lieu idéal de pose d’un tel logiciel, mais aussi une mosquée où n’importe quel lieu fréquenté par des islamistes radicaux.

En revanche, la réaction du père de Ziyed Ben Belgacem nous réconforte. Elle prouve qu’il n’y a pas continuité entre l’islam du plus grand nombre de musulmans et l’islamisme radical. Pour des raisons de sécurité, bien sûr, mais aussi d’humanité. On ne le répétera jamais assez, les musulmans ordinaires sont nos meilleurs signaux d’alarme face aux dangers de l’islamisme radical.

« La ballade du pendu » de François Fillon

Chaque jour, presque, la presse nous dévoile une nouvelle affaire Fillon. Les accusations sont souvent anodines: un costume par-ci, de fructueuses conférences par-là. Qu’importe qu’il n’y est rien d’extraordinaire, si l’on compare le parcours de l’ancien Premier ministre à celui des autres hommes politiques. Le but est semble-t-il atteint: on ne parle plus que des affaires Fillon, pas de son programme, et, surtout, étalant des liasses d’euros on attise l’envie de tout un peuple. Rappelons-nous comment tout cela a commencé: les salaires de Pénélope Fillon…

 

François Fillon et le Penelopegate

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Pénélope et François Fillon. Malchance ou acharnement? Depuis qu’il était donné favori à la présidentielle, les ennuis judiciaires le poursuivent.

Dans ce dossier, plusieurs points suscitent la perplexité.
Le premier concerne le fond de l’accusation. Nous sommes un peuple de combinards, de plus assujetti à des lois complexes. Pris entre le désir de nous soustraire à l’excès de législation et l’incompréhension de celle-ci, quand nous pouvons, nous nous en affranchissons.

Les juges, une caste politisée et intouchable

Bien sûr, nous nous réjouissons, assez bassement, quand l’un de nos élus se voit épinglé au nom d’une de ces lois. Au fond de nous, nous l’en imaginons coauteur et quelque part puni de ses mauvaises manières. En fait, sans nous en rendre compte, nous saluons alors l’impitoyable oppression montante d’une caste politisée de juges qui, de plus en plus, tiennent la société à la gorge sans ne rien risquer eux-mêmes. On le voit, quand certains de ces hommes de robes condamnent des innocents et échappent pourtant à toutes sanctions.

Déjà, deux aspects de notre conception de la vie citoyenne sont en cause. Mais allons plus loin. Fillon n’a pas volé l’enveloppe avec laquelle il a payé sa femme ! Il ne lui est même pas interdit de rémunérer ses proches avec cette indemnité attribuée à tous les députés. Simplement, à entendre les parangons de vertu, moins sourcilleux quand il s’agit de leurs petites frasques, sa femme n’aurait rien fait en contrepartie de ces salaires. Étrange comme la gauche, aussi pleine de considération pour le travail des plébéiennes femmes au foyer, n’a que mépris pour celui de Pénélope, dans le cas peu probable où sa collaboration laborieuse avec le candidat se serait arrêtée là.

Député, un métier difficile

On peut brocarder les députés pour leurs absences à l’Assemblée mais quiconque a côtoyé des hommes politiques, toutes tendances confondues, sait que c’est un métier difficile, épuisant même. Qui, de surcroît, impose des contraintes à la famille, souvent un véritable asservissement à domicile de l’épouse à la carrière de son mari. Plus étonnant, le scandale n’aurait pas éclaté si Fillon, comme beaucoup de parlementaires, avait fait de son assistante sa maîtresse. Cela en dit long sur nos contradictions.

Le coiffeur de François Hollande trois fois mieux payé que Pénélope Fillon…

Certains estimeront en revanche le montant de plus de 3 600 € par mois excessif. C’est pourtant ce que reçoivent plusieurs collaborateurs de députés, y compris de gauche. Et si c’est exagéré, il conviendrait de se demander ce qu’il en est des salaires de plusieurs millions d’euros par an versés à certains patrons du CAC 40.

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L’ex-directeur de la Revue des deux Mondes a été entendu comme témoin dans l’affaire Fillon

 

Il est vrai, pour assurer l’attaque, le ou les délateurs parlent aussi d’emplois fictifs pour un autre député et pour la publication« La Revue des Deux Mondes ». Évitons de parler de ce que nous ne savons pas. Fillon et sa femme sont assez grands pour s’expliquer.

Fuite des informations et passivité des services publics

Néanmoins, qu’il nous soit permis de nous interroger sur l’origine des informations. Leur précision et la diversité des emplois concernés donnent à penser qu’elles pourraient provenir de l’administration des impôts. En clair, qu’un employé de ces services a agi par animosité contre Fillon, sans doute suite à sa promesse de réduire de 500 000 les effectifs des fonctionnaires.

Le procédé n’est pas nouveau en France. Nous sommes néanmoins en droit de nous étonner de la passivité des services publics quand une information qui pourrait provenir de l’administration est diffusée afin de nuire. Voire « à des fins personnelles », jouant sur les mots, comme dans le cadre « d’abus de biens sociaux ». Faut-il le rappeler ! Les biens et informations aux mains des fonctionnaires ne leur appartiennent pas. Ils sont le bien commun !

Sionisme: Double jeu et fanatisme

DOUBLE JEU ENTRE pÉrÈs et NETANYAHOU

Michel Bar-Zohar, un confident de Shimon Pérès, décrit les relations entre ce dernier et Benyamin Netanyahou.

Shimon Pérès et Benyamin Netanyahou

Shimon Pérès et Benyamin Netanyahou, deux hommes politiques israéliens, de camps adverses. Ils s’entretenaient régulièrement. Pérès conseillait Netanyahou

« Shimon est le chef de l’opposition. Chaque jour, à la Knesset, Netanyahou qui est le Premier ministre et lui s’affrontent. Mais, plus d’une fois, la nuit tombée, Netanyahou envoie discrètement chercher Shimon. Sarah (1) prépare une bouteille de whisky et toute la nuit, il apprend à Bibi (2) comment négocier avec Yasser Arafat. « Bibi est ton rival, pourquoi fais-tu ça, si on l’apprend tu seras pendu en place Dizengoff  (3)» lui ai-je dit un jour. « Je le fais pour le bien de mon pays » m’a-t-il répondu ».

 LE DOUBLE JEU ENGENDRE LA PERTE DES REPÈRES

Vous en doutez? Pourtant…

En France, Sammy Ghozlan (4), un ponte de la communauté juive, a mis en place une cellule de reprise en main de jeunes juifs convertis à l’islam radical. Il cite les cas de l’un d’eux mort au combat aux côtés des islamistes en Syrie et de deux jeunes filles « passées par des écoles juives », devenues aujourd’hui musulmanes. « J’ai le sentiment que depuis quelques mois, les choses s’accélèrent », dit-il.

Pour beaucoup de jeunes l’Histoire ne justifie plus l’injustice

Son explication du phénomène est terrible : « La détestation d’Israël y a sans doute à voir, dit-il. Pendant longtemps, Israël était un catalyseur. Tous les Juifs en étaient fiers et s’y identifiaient. Aujourd’hui, les jeunes qui ne connaissent pas l’Histoire peuvent être influencés par les courants hostiles à Israël et en arriver à détester ce pays qu’ils considèrent « tueurs d’enfants ». Ils s’accrochent à ce qui est la dominante ambiante, c’est à dire l’islam et à ceux qui combattent en son nom des causes prétendues justes ».

Pour beaucoup de jeunes juifs, au regard de l’Histoire justement, le double jeu des hommes politiques israéliens ne peut plus se justifier. Pas plus que l’injustice contre un autre peuple. Ceci explique, M. Ghozlan, le passage dans le camp adverse de ces idéalistes. Nous ajouterons un point : quand un esprit a été façonné par  l’extrémisme, fût-il sioniste, il lui est facile de basculer dans un autre fanatisme, fût-il islamique. Toujours au nom de la justice, bien sûr.

Tous les fanatismes se valent

Alors, encore un effort M. Ghozlan ! Quand vous aurez compris que tous les fanatismes se valent, pire, qu’ils ne sont qu’un, même cachés derrière les apparences intellectuelles et bonhommes de Shimon Pérès, alors vous aurez gagné.

Dans son livre (5), juste publié, une écrivaine israélienne, Orly Castel-Bloom, l’exprime à sa manière. En quinze histoires, elle raconte une saga familiale faite d’expulsions. Mais il y a l’Expulsion intolérable : « Je ne savais pas, a-t-elle dit dans une interview, que mes parents et leurs amis avaient été jetés du kibboutz après avoir été accusés d’antisionisme ».

Notes

  1.  La femme de Netanyahou.
  2.  Surnom affectueux donné par les Israéliens à Netanyahou.
  3.  Place historique de Tel Aviv
  4. Entre autres choses, il est le président du BNVCA (Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme).
  5. « Le roman égyptien », traduit par R. Pinhas-Delpuech, Actes Sud, 208 pages, 19,80 €.

 

Attentat de Nice, quelles conclusions?

L’ attentat de Nice le 14 juillet 2016 est une nouvelle pierre rouge du terrorisme islamique en France.

Premier constat : comme un virus mutant, cette forme de terrorisme évolue dans le temps.

Mohamed Lahouaiej Bouhlel  auteur de l'attentat terroriste de Nice chez un ami. Eté 2015

Mohamed Lahouaiej Bouhlel auteur de l’attentat terroriste de Nice posant chez un ami. Eté 2015

L’auteur de l’attentat, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, n’était pas un musulman pratiquant mais un jouisseur débridé. Il ne s’était jamais rendu en Syrie ou dans une quelconque terre de « jihad », mais fréquentait une salle de sport ouverte à l’hédonisme. Il n’était pas passé par la case prison, lieu d’embrigadement islamiste, même s’il avait écopé d’une peine avec sursis. On parle d’une radicalisation rapide. Il faudrait dire expresse.

Second constat : il semble avoir été dans un délire construit.

Le camion loué par  Lahouaij pour perrpètrer l'attentat de Nice

Camion ayant servi à Mohamed Lahouaiej Bouhlel pour commettre l’attentat terroriste de Nice. 86 personnes ont été tuées.

D’une part, il a en effet préparé son opération avec soin et dans un esprit de non retour. D’abord il a acquis « le camion du crime » très légalement en vendant ses quelques biens.
Ensuite, il a reconnu l’itinéraire de son attaque à plusieurs reprises. Pourtant, d’autre part, outre un pistolet de 7,65 mm, bien létal lui, il avait plusieurs armes factices, un peu comme s’il voulait se donner une illusion de puissance.

 

Troisième constat : Son calme et la minutie de la préparation prouvent qu’il n’était pas dans une crise de folie. Voulait-il se venger où était-il en quête de célébrité au point de sacrifier sa vie ?

Quatrième constat : Même sans motivation religieuse profonde, la propagande de Daech suffit à inspirer des individus à l’esprit déconstruit, dans une société qui perd ses repères.

Voilà pourquoi les réactions de nos responsables politiques sont déplacées.

Le gouvernement d’abord, qui se nourrit de mots et n’ose pas s’en prendre aux racines du mal, autant dans les dérives de notre société que dans une lecture mortifère de l’islam de certains de ses adeptes. L’opposition ensuite, Nicolas Sarkozy en tête, quand elle exacerbe la peur et joue sur l’émotion pour revenir au pouvoir.

Nous avons besoin d’un plan de combat, pas d’une bataille de coqs.

Jeux du cirque, des gladiateurs aux footballeurs

Au lendemain du championnat d’Europe de football et de ses débordements, penchons-nous sur les prédécesseurs antiques de cet amusement

Nous avons des jeux du cirque à Rome, plus particulièrement des gladiateurs, bien des idées reçues. Ils sont pour nous la représentation d’une époque barbare et cruelle quand nous serions, nous autres, devenus une société raisonnable et pleine de compassion. Sans tomber dans une caricature inversée, faisant des Romains l’expression du bon sens et de l’humanité, il convient néanmoins, à propos des gladiateurs, de réviser quelques clichés.

Les gladiateurs

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Combat de gladiateurs. Mosaïque

L’existence des gladiateurs précède de beaucoup l’Empire romain. Pour les auteurs latins, ce serait un usage repris aux Étrusques (1). Il consistait à faire combattre à mort des ennemis vaincus pour honorer un défunt illustre. Une autre origine a cependant été mise à jour par les archéologues modernes. Ils estiment cette coutume ayant surgi en Campanie, au sud de l’Italie. Des membres d’une même famille s’affrontaient en combat singulier pour honorer un mort. D’autres « jeux » avaient alors lieu, comme des courses de chars.

On peut cependant penser cette tradition plus généralisée dans le bassin méditerranéen qu’il ne semble. Ainsi, dans l’Iliade, pour la mort de Patrocle, Achille ordonne un combat entre Diomède et Ajax. Le tout accompagné de célébrations de caractère indo-européen (2), comme la crémation du corps du mort, qui donnent à penser à un mélange des coutumes entre peuples d’origines différentes.

Le mot gladiateur trouve sa racine dans le nom donné à l’épée, le glaive ou « gladius » en latin. Le combat de « gladiateurs » le plus anciennement attesté à Rome remonte à 264 av. JC. pour les funérailles d’une personnalité d’importance. D’autres suivirent mais
peu à peu perdirent leur caractère funéraire pour rester purement ludiques. A partir de
105 av. JC., les affrontements de gladiateurs devinrent publics.

Les gladiateurs, devenus professionnels, pouvaient être des esclaves ou des hommes libres ayant renoncé à leur citoyenneté romaine. Par contrat, ils donnaient le droit à leur maître de les fouetter, de les torturer ou de les emprisonner s’ils désobéissaient ou manquaient de combativité.

Leur état peut paraître inhumain pour nos contemporains. Il faut le comparer à celui des militaires romains. Ayant reculé face à l’ennemi, dans une unité, un homme sur dix pouvait être exécuté, « décimé ». De plus, les conditions de vie et la rémunération étaient bien meilleures pour les gladiateurs.

En outre, contrairement à la légende, on avait moins de chance de mourir dans l’arène qu’en servant dans les légions et, autre avantage, on restait aux côtés de sa famille. Ainsi, d’après les estimations, sous l’empereur Auguste, il fallait compter dix combats pour qu’un gladiateur risquât d’être égorgé à la fin d’un combat. Ceci explique le choix de s’engager comme gladiateur pour des citoyens romains sans fortune.

À cela, s’ajoutait la gloire dont jouissaient les gladiateurs vainqueurs. Ils faisaient tourner la tête des femmes. L’un d’eux, à Pompéi, fut surnommé Suspirium Puellarum (le soupir des jeunes filles). L’épouse d’un sénateur s’enfuit avec un gladiateur pourtant enlaidi par ses blessures.

Footballeurs et gladiateurs, les similitudes…

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Cirque romain. Combat entre gladiateurs, jeu prisé de l’époque

On en vient là à la ressemblance entre ces gladiateurs du passé et nos footballeurs actuels. Eux aussi formés dans des écoles, le métier attire des jeunes issus des catégories sociales les moins favorisées. Comme pour ceux qu’il convient d’appeler leurs ancêtres dans la fonction d’amuseurs, eux-mêmes, ou leurs parents, reçoivent des primes. Plus significatif encore, la manière que l’on a « d’acheter » un joueur ressemble par certains côtés à la pratique de l’esclavage ou à celle de la commercialisation de gladiateurs entre écoles.

Le Foot, un des jeux les plus populaires de la planète

Jusqu’à l’âge de la retraite chez les footballeurs, la trentaine, qui correspond à celui des gladiateurs quand ils avaient survécu. Certains, alors, ayant gagné de nombreux combats, se retiraient riches, adulés et respectés.

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Match entre l’équipe belge de football et celle du pays de Galles, juillet 2016 . Stade Pierre Mauroy de Lille

 

Certes, nos usages se sont assouplis. Admettons néanmoins qu’en matière de jeux du cirque, nous n’avons pas beaucoup évolué. Du reste, dans la passion d’un match, il n’en faudrait pas beaucoup à certains pour réclamer la mort d’un joueur qui a manqué une passe.

Texte écrit par : Jean Isnard

Notes

(1) Les Étrusques sont un peuple dont le berceau se trouve dans l’actuelle Toscane. Ils prospérèrent à partir du VIIIe siècle av. JC. et furent en compétition avec la République Romaine. Vaincus, ils disparurent, assimilés par les Latins au IVe siècle av. JC.. Arrivés à un haut niveau de civilisation, ils apportèrent beaucoup de connaissances et de techniques à la jeune république romaine.
(2) Les Indo-européens sont une population originaire de la steppe asiatique dont l’expansion s’étendit de l’Inde à l’Europe occidentale. Ils ont soumis un grand nombre de peuples et leur ont imposé leurs langues. Le celte, le latin, le germain, le grec, les idiomes slaves, le perse et l’hindi, pour ne citer que quelques-unes, sont des langues indo-européennes. En revanche, l’étrusque, d’origine inconnue, n’est pas une langue indo-européenne.

 

Nuit Debout, cauchemar de la République

Les « Nuit Debout » des néo-soixante-huitards

Depuis le 31 mars, toute la nuit, la place de la République est occupée par des contestataires du système. Ils ont donné à leur mouvement le nom de « Nuit Debout » et, dans une belle resucée soixante-huitarde, passent leur temps en « AG », ou assemblées générales, critiquant tout et n’offrant rien. On dit les participants sans chefs ni porte-parole, masse anonyme prenant ses décisions par consensus en levant les mains. Qu’en est-il en réalité ?

Nuit Debout, masse anonyme?

La mobilisation de Nuit Debout trouve sa genèse dans la présentation de la loi sur le travail, dite loi El Khomri, et d’une série de manifestations organisées à partir du 17 mars. Tout cela, comprend-on néanmoins, n’a rien de très réactif.

Le 17 février, était dévoilé le projet de loi sur le travail, porté par Myriam El Khomri. Le 23, des militants gauchistes se retrouvent à la bourse du travail à Paris où sont hébergés les syndicats d’employés. La rencontre reçoit un nom évocateur : « Leur faire peur ». Parmi
les personnes présentes, figure un certain François Ruffin. Journaliste de profession, il publie un journal gauchiste, « Fakir », et écrit dans « Le Monde Diplomatique ». Faut-il y voir un effet du hasard, le lendemain de cette réunion sort en salle un film satirique anti-patronat, « Merci Patron », réalisé par le même Ruffin. Bernard Arnault, principal actionnaire de LVMH, fait les frais de la satire.

À partir du 17 mars, des manifestations éclatent à l’appel des syndicats et des organisations militantes de gauche mobilisant plusieurs dizaines de milliers de personnes. Puis, à son summum, dans la soirée du 31 , l’occupation de la place de la République à Paris est décidée. C’est le début de Nuit Debout. Le phénomène fait tache d’huile dans plusieurs grandes villes de France et même à l’étranger.

Nuit Debout, les chefs d’orchestre en coulisse, Ruffin, Chaibi, Halimi, Lordon et les autres…

Un collectif dirige en coulisse qui s’est créé le 23 février. Outre Ruffin, y figure Leila Chaibi, militante déçue du Parti de Gauche et membre du collectif Jeudi Noir  (1). Plus significativement, en font aussi partie Serge Halimi et Frédéric Lordon. Le premier, bon sang ne saurait mentir, est l’un des fils de Gisèle Halimi, l’activiste féministe bien connue. Il est le directeur du Monde Diplomatique. Le second est un économiste, prof à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales). Lui aussi écrit dans le Monde Diplomatique. Tous ces gens se présentent comme des adeptes de la non-violence. N’empêche ! Ils ne peuvent l’ignorer, leurs manifestations attirent d’autres gauchistes, adeptes de plaies et de bosses eux.

A Paris, dans la nuit du 14 au 15 avril, les CRS sont obligés d’intervenir contre des groupes de casseurs qui visent plus particulièrement les agences bancaires.
Auprès de la préfecture de police, Nuit Debout s’engage à prendre les dispositions nécessaires pour éviter ces atteintes aux biens. Cela ne change rien et, de plus, une certaine ambiguïté plane quant à la sincérité des engagements des dirigeants occultes de Nuit Debout.

Nuit Debout des rêveurs et des casseurs… « Tout le monde déteste la police »

Certes, au cours des AG, la proximité des violences est parfois dénoncée. Mais, d’autres fois, elle est revendiquée. Certains estiment qu’elle « arrange bien le mouvement pour qu’on parle de lui ». Ils vont jusqu’à dire : « Il nous faut assumer ces heurts avec la police, c’est comme cela qu’on progresse dans la lutte. Il faut aussi faire peur » (2).

Au cours des défilés du 1er mai, gangrenés par cette dérive violente, on a entendu les manifestants hurler en chœur « Tout le monde déteste la police » et « Police dehors ! » Un peu comme si l’on cherchait à effacer le moment de grâce des embrassades entre les forces de l’ordre et la population de Janvier 2015.

Mais qui sont ces casseurs ?

Nuit Debout ambigu face à la violence des groupes violents

Des Black Blocs à l’ œuvre

L’AFP se fait l’écho d’une source de police (3). « Ils sont de deux types, dit une dépêche. Les groupes autonomes habillés en noir, les Black Blocs (…) et des groupes constitués de gamins qui descendent de la périphérie de Paris ou de Lyon… »

Sous nos yeux, on voit se mettre en branle un front formé de gauchistes violents et non-violents et de voyous issus des populations immigrées. Tous ont la fascination du « non-ordre », de la fin des hiérarchies. Beaucoup, à des degrés divers, ont l’obsession du chaos purificateur, comme nous l’avons déjà évoqué (4).

La guerre civile qui nous menace prend aussi racine dans cet univers. Même s’il n’est pas le seul générateur des appels à l’affrontement. Il n’est pas trop tard pour réagir, mais le temps presse !

Notes

  • 1) Jeudi Noir est un mouvement né en 2006 qui a occupé des immeubles avec une forte couverture médiatique pour dénoncer l’augmentation des loyers et de la bulle immobilière.
    (2) In « Le Figaro » des 16 et 17 avril 2016.
    (3) Dépêche du 29 avril 2016.
    (4) Lire « Sabotages de la SNCF »

Sadiq Khan, un maire musulman pour Londres

Sadiq Khan maire de Londres

Le 6 mai, Sadiq Khan, fils d’un chauffeur de bus pakistanais, en outre de confession musulmane, était élu maire de Londres. Soyons en sûrs, il aura une administration en accord avec le temps, fêtant le mariage « gay » et le régime bio. Mieux, sans doute par principe, mais aussi par calcul, il se dressera certainement en barrage efficace contre les revendications politico-religieuses de ces derniers.

Vote politique ou ethnique? Le poids de la démographie

Le problème est ailleurs. Nous sommes en effet bien obligés de voir que, comme chez nous, la poussée démographique d’une immigration massive peut peser de manière décisive sur le résultat des élections.

Certes, dans le Grand Londres, on ne compterait pas plus de 15% de musulmans, même si dans certains districts, comme Tower Hamlets et Newham, ils atteignent 46 et 41%. Parmi eux, beaucoup de Pakistanais et d’Africains, mais il faut ajouter d’autres minorités qui, le temps d’une élection, ont fait cause commune autour de Sadiq Khan. Les Noirs, avec les migrants des Caraïbes, sont plus de 15%, l’ensemble des Asiatiques, dont les Indiens, dépassent les 20%. Ajoutez les métis plus quelques autres groupes ethniques et on n’est pas loin de la moitié de la population.

Le jeu des mondialistes:
Zac Goldsmith contre Sadiq Khan,  un eurosceptique face à un européiste
Sadiq Khan et Zac Goldsmith

Goldsmith contre Khan pour la mairie de Londres, la plus grande capitale d’Europe

 Un candidat solide, face à Sadiq Khan, aurait pu dominer le handicap. Mais on n’a rien trouvé de mieux que de lui opposer Zac Goldsmith, un concurrent dépourvu de charisme, de plus un représentant de l’oligarchie financière, époux en seconde noce d’une Rothschild. Tout ce qu’il faut pour révulser les classes populaires de souche britannique et les pousser à voter pour le candidat travailliste, fût-il à leurs yeux un peu bronzé.

Le choix des deux principaux candidats apparaît tellement caricatural qu’on en vient à se demander s’il n’a pas été voulu. En effet, Goldsmith, comme son père, est un eurosceptique qui lorgne en faveur du Brexit dénoncé par la caste mondialiste. En revanche, Sadiq Khan pose à l’européiste et bien sûr à l’homme d’ouverture en faveur de l’immigration. Tout ce qui plaît à ces mêmes mondialistes éradicateurs des nations.

La question se pose : Goldsmith n’aurait-il pas été utilisé comme faire-valoir de Sadiq Khan ? Un peu comme autrefois on plaçait une jeune fille moins jolie à côté de celle que l’on voulait marier, pour rehausser la beauté de cette dernière. Comme si on voulait faire avaler une pilule aux Londoniens.

Il faut bien mesurer les conséquences de l’élection d’un Sadiq Khan à Londres ou d’un Ahmed Aboutaleb à la tête de Rotterdam en 2009. Certes, leurs politiques, pour les deux à gauche en l’occurrence, ne sont pas pires que celles de leurs camarades de parti. Mais leur élection habitue la population européenne à une représentation d’origine étrangère, et même musulmane, à la tête de nos pays.

Mémoire, culture et coutumes menacées…

Cela serait sans gravité si l’arrivée continue de migrants venus des pays musulmans ne risquait pas de dépasser un jour les 50% de la population.

Or, et c’est là un point que la plupart de nos responsables politiques refusent de voir, le vote des migrants, peu idéologique, est surtout ethnique. Ils tendent aussi à préférer un homme de leur sang, de leur croyance ou comme eux migrant. A ce jeu, dominés par le nombre, les « de souche » sont voués à disparaître des cercles dirigeants. Aux élections, les candidats se lanceront dans la surenchère afin de séduire les couches migrantes à forte composante musulmane. C’est alors notre mémoire, notre culture et nos coutumes qui seront peu à peu minées.

 

Qu’est-ce que nous prépare Clara Gaymard ?

Clara Gaymard, siège dans les conseils d’administration de quatre grandes sociétés

On ne cesse, dans les médias à grand tirage et dans le monde des affaires, de célébrer les succès de Clara Gaymard. Dernière réussite, elle a décroché quatre sièges dans les conseils d’administration de sociétés cotées en bourse : Veolia, Danone, LVMH et Bouygues.

On ne peut lui nier du courage, du talent et la volonté de réussir. On la sait aussi fille du professeur Jérôme Lejeune, ce généticien qui découvrit l’origine d’une maladie rare, le syndrome de Down et… s’opposa de toutes ses forces à la légalisation de l’avortement.

Enfin, on ne peut ignorer qu’épouse d’Hervé Gaymard, elle fut victime avec lui d’une chasse aux sorcières, en 2005. « Le Canard Enchaîné » avait révélé le couple occupant un appartement de 600 m2 aux frais de l’État. Certes, l’époux était alors ministre et il avait en outre déjà huit enfants. Mais, comme le firent remarquer certains sans honte, Clara et Hervé sont « cathos » pratiquants.

Clara Gaymard membre de la trilatérale

Son côté victime de la classe bien pensante nous la rendrait à priori sympathique. Mais voilà, il y a l’autre face. Clara Gaymard est membre de la Commission trilatérale, cette organisation qui, avec d’autres, cherche à laminer les nations au profit de la création d’un gouvernement mondial.

Clara Gaymard, cheville ouvrière de la prise de contrôle  Alsthom par General Electric …

Si elle a commencé sa carrière dans la haute administration française, elle a rejoint en septembre 2006 General Electric, prenant la direction du groupe pour la France puis pour l’Europe. À ce poste, comme nous l’avions révélé et comme toute la presse l’admet aujourd’hui, elle sera la cheville ouvrière de la prise de contrôle de la branche énergie de la société française Alsthom par l’américaine General Electric.

Ce que l’intérêt de General Electric expliquait, les intérêts d’Alsthom et de la France ne le justifiaient pas. C’est un acte de piraterie commis par l’étranger que Clara Gaymard a soutenu, participant à son organisation, aux dépens de notre pays.

En août 2015, cependant, elle promettait de créer 1000 emplois en France grâce à la vente de la branche énergie d’Alsthom à General Electric. En janvier 2016, contrairement aux engagements pris auprès du gouvernement français, on faisait le constat inverse : en France, 765 employés avaient été virés de l’ancienne succursale d’Alsthom.

Cela a valu une convocation à l’Élysée le 27 janvier dernier de Clara et de son patron, l’Américain Jeffrey Immelt. On a en a vu d’autres dans les milieux d’affaires et à la fin, c’est toujours l’argent qui l’emporte. Mais voilà, Clara et son époux ont des ambitions. Or avoir une réputation de menteuse et de liquidatrice d’emplois cela ne fait pas « très classe » dans un CV.

Clara Gaymard

Clara Gaymard: «  J’aime aider les gens à grandir « 

Alors, sans attendre, la Dame a démissionné de General Electric, annonçant son intention de s’occuper du fonds d’investissement Raise. Ce fonds s’est donné pour mission d’aider financièrement des PME prometteuses à se développer. « J’aime à aider les autres à grandir » (1), dit-elle la main sur le cœur.

Reste néanmoins quelques raisons de douter de la pureté des intentions des dirigeants de Raise. D’abord, son directeur, Gonzagues de Blignières, est ancien patron de la branche française de la Banque Barclays. Ensuite les sociétés partenaires de Raise sont parmi les plus grandes. Dont deux de celles dans lesquelles Clara s’est vue appelée au conseil d’administration : Danone et Bouygues.
L’avenir nous dira si Raise a choisi l’aide des PME ou la prise de contrôle des plus profitables sous couvert de générosité.

En attendant, on a compris Clara Gaymard sachant naviguer dans la direction du vent. Ainsi, quand elle était à General Electric, la « catho » pratiquante a signé avec la « communauté LGBT » (2) une charte d’engagement en faveur des homosexuels. Par ce biais, sous prétexte de lutter contre la discrimination, on favorise l’avance-ment des homosexuels. Tout semble indiqué qu’on la prépare à des très hautes fonctions mondialistes.

(1) In les Échos du 21 mars 2016.
(2) Ce sigle signifie « Gay, Lesbian, Bisexual and Transgenre Alliance » dans le jargon de cette mouvance.

L'Assurance chômage, l' Unédic

Unédic : L’état gruge les salariés

L’ Unédic déficitaire?

Myriam El Khomri, notre ministre du Travail, a suggéré de réduire l’indemnisation des chômeurs, invoquant le prétexte du déficit de 4,4 milliards d’euros des caisses de l’assurance chômage en 2015. À première vue, cette approche pourrait sembler équitable, dans la mesure où on ne peut pas augmenter les prélèvements obligatoires sur les salariés et les entreprises sans ralentir encore la machine économique et réduire le pouvoir d’achat des ménages. Il y a cependant un hic ! Plusieurs sources font remarquer que l’assurance chômage serait bénéficiaire si l’État ne puisait pas dans ses caisses pour servir sa politique.

« Le Monde » en a parlé, « Le Parisien » lui aussi. Selon l’étude publiée par un économiste, Bruno Coquet, l’ Unédic, l’assurance chômage, ne serait pas en déficit sans les prélèvements de l’État.

Les derniers chiffres disponibles, ceux de 2014, sont parlants : les cotisations ont rapporté 33,94 milliards d’euros à l’ Unédic, quand ses dépenses n’étaient que de 31,26 milliards d’euros. Soit un solde positif de 2,68 milliards d’euros. Qui dit mieux !

L'Assurance chômage, l' UnédicIl faut le savoir, l’ Unédic a été créée en 1958, en période de plein emploi. La structure engrangeait alors des recettes bien supérieures à ses besoins. L’État aurait pu réagir généreusement et abaisser le montant des cotisations. C’était mal connaître le mode de penser de ceux qui nous dirigent. Ils ont vu là une manne dont l’usage en ferait un complément de revenu pour les caisses de la République.

L’État détourne les recettes de l’ Unédic pour contribuer au budget de Pôle emploi…

Dans la comptabilité complexe de l’ Unédic, nos brillants énarques ont alors cherché ce qu’ils pourraient détourner pour payer des charges qui reviennent normalement à l’État dans les autres pays du monde. Parmi ces détournements, le paiement de 10% du budget de Pôle emploi. On sait pourtant ce service, très fonctionnarisé, d’une efficacité discutable en matière d’aide à la recherche d’emplois. Déjà hier les bureaux d’intérim, aujourd’hui les annonces publiées sur Internet, s’avèrent plus utiles pour faciliter le retour à l’emploi que l’agence de l’État.

Or, en 2014, comme nous l’avons dit notre année de référence, l’ Unédic a versé 3,19 milliards d’euros à Pôle emploi. C’est à dire un peu plus de 87% du déficit de 3,66 milliards d’euros. Sans cette participation au budget de Pôle emploi, l’ Unédic n’aurait affiché qu’un déficit de 470 millions.

Difficile de connaître tous les détails de ces détournements, légaux puisque permis par les lois que vote la caste des notables. Il faut savoir en outre l’ Unédic dirigée par des personnalités hautement compétentes en matière de détournements.

S’alternant quasiment d’un mandat à l’autre, ses présidents viennent du Médef, anciennement du Cnpf, et de la Cfdt, autrefois de la Cgt. Pour les naïfs que nous sommes, il est étonnant de voir ces gens, issus du patronat et des directions syndicales de salariés, s’entendant si bien pour soutirer l’argent des employés par le biais de cotisations dépassant les besoins de l’assurance. Quelques-uns de ces noms en disent long, comme ceux d’André Bergeron de la CGT, de Nicole Notat de la Cfdt, ou de Michel de Virville (qui a facilité le départ de Denis Gautier-Sauvagnac de l’Union des industries et métiers de la métallurgie, avec une prime d’un million et demi d’euros (1)).

Les régimes spéciaux d’indemnisation apparaissent comme une autre cause de la faillite de l’ Unédic, principalement celui des intermittents du spectacle (2). Chaque année, rapporte Bruno Coquet cité plus haut, ce régime coûte un milliard d’euros à la caisse. Avec celui des intérimaires, ces deux régimes présentent un solde négatif de plus de 3 milliards d’euros par an. On devrait pourtant faire compenser le régime des intermittents à l’État, puisqu’il a pris sa décision au nom de sa politique culturelle. Ou faire payer la note à une industrie, le cinéma, dont les bénéfices peuvent atteindre des sommets. Pas aux salariés ordinaires qui n’y sont pour rien.

En 2007 et 2008, l’assurance chômage était cependant encore excédentaire. Depuis 2009, avec la crise et l’afflux de chômeurs, le déficit n’a cessé de se creuser. Alors l’État, par la voix de Myriam El Khomri, veut réduire l’indemnisation des chômeurs. Ne serait-il pas plus juste d’affranchir l’ Unédic des charges supplémentaires qui lui sont infligées ?

Notes

(1) Gautier-Sauvagnac était soupçonné de détournement d’argent suite à la sortie d’importantes sommes en liquide du compte bancaire de l’Union des industries et métiers de la métallurgie, un syndicat patronal. Gautier-Sauvagnac a été forcé au départ mais avec la prime susmentionnée.
(2) Le statut d’intermittents du spectacle a été créé en 1946, à une époque à laquelle le cinéma peinait à trouver des ouvriers pour aménager ses décors. En effet, électriciens, menuisiers etc… préféraient un emploi fixe plutôt que des recrutements ponctuels qui les laissaient longtemps sans travail. D’aménagement en aménagement, le statut a été étendu à tous les intermittents, y compris aux acteurs, avec les conséquences que nous connaissons.

Jonas Savimbi : son image diffamante pour sa famille ?

Jonas Savimbi mérite-t-il son image?

Jonas Savimbi dans Call of Duty, Black ops 2

Call of Duty, Jonas Savimbi en guerre

Dans un jeu vidéo, « Call of Duty : Black Ops 2 », Jonas Savimbi, ancien chef de guérilla angolais, est montré sous les traits d’un rude guerrier. Par exemple, à propos d’ennemis, il dit : « Il faut les achever ». Sa famille, dont trois de ses enfants vivant en France, a porté plainte pour diffamation.

Témoignage d’Alain Chevalérias sur le comportement de Jonas Savimbi durant la guerre d’indépendance en Angola

Des prisonniers exécutés à coups de barres de fer …

En 1975, j’étais en reportage en Angola pour le compte de l’agence Gamma. On était alors à la veille de l’indépendance du pays jusque-là colonie portugaise. Pour le contrôle du pays, Savimbi et son mouvement, l’UNITA ( União Nacional para a Independência Total de Angola ou Union Nationale pour l’indépendance totale de l’Angola), combattaient le MPLA (Movimento Popular de Libertação de Angola ou  Mouvement Populaire de Libération de l’Angola) , soutenu par l’URSS et Cuba.

D’abord invité par l’UNITA, au cours de mon enquête, j’ai été arrêté par ce mouvement et incarcéré pendant trois mois à la prison de Silva Porto avec un autre Français. Là, j’ai pu goûter la douceur des mœurs des hommes de Savimbi. Les prisonniers, mon codétenu
et moi-même inclus, étaient frappés à coup de chicottes et de crosses de fusil.
Nous couchions sur le sol, la nourriture manquait et les soins médicaux étaient inexistants.

Si nous devons notre libération au hasard et à la chance, Savimbi, étant défait militairement, a fait exécuter les autres prisonniers à coups de barres de fer avant de les faire asperger d’essence pour brûler leurs corps, morts ou vifs.

Jonas Savimbi est tombé courageusement au combat en 2002, dans un ultime affrontement avec les autorités angolaises.

Mais, n’en déplaise à sa famille, ce n’était pas vraiment un grand humaniste.

Alain Chevalérias